Vous songez à adopter un perroquet ?
Voici quelques notions à connaître afin d’éviter des déceptions ou un abandon. Les problèmes que nous rencontrons chez nos perroquets sont pour la plupart causés par notre interprétation de leurs besoins.
Les perroquets sont des animaux exotiques donc sauvages et non domestiqués. Ils ne peuvent être comparés aux chats ou aux chiens, qui eux sont domestiqués. Il est vrai qu’ils ont besoin de sociabiliser tout comme eux, d’interagir et de partager leur vie, car dans la nature, ils vivent pour la plupart d’entre eux en colonie. On ne peut se substituer à un perroquet, mais on peut développer une belle relation avec notre compagnon sans qu’il soit toujours sur notre épaule ou en notre présence.
La cage de vos perroquets doit être sécuritaire, divertissante, spacieuse et pensée de façon à faire travailler ses pattes et ses ailes. Plusieurs perroquets avec l’âge développent de l’arthrose et le fait d’avoir des branches, des perchoirs de différentes grosseurs, des cordages et des tablettes va faire en sorte de faire travailler leurs doigts et leurs pattes et d’étirer leurs ailes. Aucun perchoir abrasif ne devrait être utilisé pour les griffes, ils usent les pattes et non les griffes. Utiliser du papier au fond de la cage, préférablement blanc, afin de voir les fientes et l’état de celles-ci. La fiente du matin est imposante, odorante et souvent brouillée, car les perroquets vont éviter de déféquer la nuit afin de pas attirer les prédateurs. Celles qui suivent devraient être moindres et semblables tout au long de la journée et doivent contenir urines (liquide clair), urates (partie blanchâtre) et fèces (partie brunâtre ou verdâtre) non odorantes. La consommation de certains aliments peut influencer la couleur des fientes. Si vous constatez un changement qui persiste dans le temps, une visite chez le vétérinaire devra être faite, afin d’éviter un problème de santé qui pourrait s’aggraver.
La cage est la maison de votre oiseau, un endroit où il doit se sentir en sécurité et non un lieu de punition. Il est également important de respecter la grandeur minimale de la cage de votre oiseau selon l’espèce et le nombre d’occupants. L’espacement entre les barreaux doit être adéquat de façon à ce que votre oiseau ne puisse pas passer sa tête entre ceux-ci. Lorsque c’est possible, une cage dodo est aussi une bonne idée. Si la cage de votre oiseau est dans le salon par exemple, et que vous écoutez la télé jusqu’à 23h, même avec une couverture votre oiseau ne dort pas, comme c’est une proie, il est toujours aux aguets. Un oiseau qui dort mal sera comme nous, moins patient, plus vocal et plus mordeur. La solution est d’avoir un endroit où installer la cage, afin qu’il puisse vraiment se reposer. Il est primordial de lui fournir des airs de jeux à divers endroits dans la maison. Lorsqu’il est à l’extérieur de sa cage, le fait d’avoir des endroits dans la maison bien à lui où il peut jouer et se joindre à l’action, fera en sorte qu’il aura des alternatives autres qu’à se percher sur vos luminaires, pôles à rideaux, vos meubles etc.
La récupération et un bon moyen de divertir votre perroquet, comme par exemple les rouleaux d’essuie-tout où nous pouvons cacher des jouets de pattes ou des gâteries pour l’occuper dans sa cage lorsque vous devez vous absenter. Il faut s’assurer que tout ce que vous utilisez est de grade alimentaire. Évitez par contre les boites d’œufs, rouleaux de papier de toilette, brosse à dents déjà utilisées car ces objets pourraient être porteurs de bactéries qui pourraient rendre votre oiseau malade. Toujours vous assurez que les attaches des jouets soient fermées et que tous les jouets soient sécuritaires. Les cloches de mauvaises qualités et les chaines avec des mailles ouvertes sont à éviter. Les cordages qui s’effilochent et qui peuvent s’enrouler autour des doigts de votre oiseau sont à vérifier régulièrement, Retirer tout cordage au travers duquel il peut passer sa tête. Il est important de ne pas surcharger la cage. Il est préférable d’avoir plusieurs jouets et de faire une rotation, ça évite l’ennui car il a toujours de la nouveauté.
Une des raisons les plus fréquente d’abandon est la crise hormonale. Sachez que votre oiseau aura une crise qui se compare à l’adolescence chez l’humain, c’est inévitable ! Il faut alors modifier notre façon d’interagir avec eux. Chez les petites espèces, cette crise se manifeste autour de l’âge de 9 mois à 2 ans et chez les grandes espèces autour de 2 à 5 ans. Lors de cette période hormonale, vous devrez trouver des solutions. Il vous faudra faire preuve de patience, répéter souvent, être claire dans vos demandes et être réaliste. Ça ne veut pas dire d’accepter les attaques, d’accepter la masturbation sur vous ou le fait qu’il veule vous nourrir sans fin, mais que pour l’aider, vous devrez trouver quelque chose de plus intéressant, sans pour autant que ce soit de la nourriture. Pour la crise hormonale saisonnière, il est important de comprendre comment fonctionne le métabolisme des oiseaux. Dans la nature, en décembre, les oiseaux sont couchés vers 17h et ils se lèvent vers 7h du matin, un bon 14 heures de sommeil. Dans nos maisons, ils suivent nos horaires, donc ils se lèvent souvent à 7h du matin et se couchent vers 23h, ce qui leur fait seulement 8 heures de sommeil, c’est nettement insuffisant ! Lorsque vous voyez que votre oiseau a les ailes ouvertes, qu’il gémit comme un bébé, ou que dès que vous approchez il veut vous nourrir, c’est qu’il pense être en période de reproduction, vous devrez alors allonger les heures de repos. Si vous n’avez qu’un oiseau ou bien si votre oiseau n’a pas créé de lien avec les autres perroquets de la maison, vous serez sûrement son partenaire de vie, mais vous ne pouvez pas remplacer un perroquet ! Le jeu avec votre compagnon est la meilleure solution.
En terminant, sachez que votre oiseau est votre miroir, si vous êtes stressé, votre oiseau le sera. Votre oiseau sera le reflet de vos émotions et en même temps, il ne sait pas quoi faire de ces émotions, donc sa réaction pourrait finir par une morsure ! Il est rare qu’un oiseau morde ou attaque sans raison, il faut être capable de prendre du recul et de s’auto-analyser. Ce n’est pas toujours facile de se remettre en question, mais c’est en le faisant que nous apprenons.
Texte Marie-Josée Ouellet (Vice-Présidente Perroquetsecours)