Syndrome d’arrachage des plumes (PICAGE)

Les images sont une gracieuseté du refuge : Sur les ailes de nos perroquets : https://ailesdenosperroquets.com/

Tous les perroquets ont l’habitude de lisser leurs plumes ou celles de leur congénère pour les maintenir propres mais aussi pour exprimer un message social. À l’inverse, l’arrachage de plumes est plutôt un état pathologique au cours duquel le perroquet arrache ses propres plumes avec son bec, empêchant ainsi leur développement normal. Dans les cas les plus avancés, seules les plumes sur la tête demeurent car l’oiseau ne peut les atteindre alors que tout le corps se retrouve dépourvu de plumes. Dans les cas les plus graves, le perroquet s’inflige également des lésions cutanées assez importantes, arrivant même jusqu’à abimer, de façon irrémédiable, les follicules de ses plumes en compromettant ainsi toute possibilité de croissance. Cette pathologie est étroitement liée aux conditions de vie en captivité. Étant donné l’importance des plumes pour les oiseaux (thermorégulation, vol, protection de la peau), un perroquet qui s’automutile ainsi aurait très peu de chance de survivre à l’état sauvage. Ce simple constat suffit à lui-même dans la constatation de l’état psychologique du perroquet jouant un rôle dans ce syndrome.

Les causes principales

Certaines espèces de Psittacidés sont plus disposées au picage que d’autres. On considère que plusieurs perroquets qui s’arrachent des plumes souffrent de prurit car on les voit se gratter ou se lisser les plumes dans une zone restreinte généralement. L’irritation cutanée qui provoque le prurit peut avoir plusieurs origines :

  • Malnutrition : carence en vitamine A, un excès de matières grasses ou un faible taux de calcium dans le régime assèchent la peau, ce qui peut inciter à arracher les plumes. L’hypovitaminose A favorise, en outre, les dermatites bactériennes ou mycosiques ainsi que d’autres infections.
  • Maladies internes : de nombreux oiseaux malades ont tendance à arracher leurs plumes; ce type de comportement a été observé au cours d’infections bactériennes, verminoses, hémoparasitoses, ingestion de substances toxiques.
  • Parasites externes : les acariens (en particulier chez les Perruches ondulées) provoquent du prurit cutané menant souvent à l’arrachage des plumes.
  • Giardase : cette infection parasitaire (en particulier chez les Calopsittes) est liée à l’arrachage des plumes due à une réaction immunitaire de l’organisme.
  • Infections cutanées : des cas d’arrachage de plumes ont été signalés suite à des infections virales de la peau (variole, herpès).
  • Autres altérations de la peau : kystes cutanés, pennes cassées et en sang, gaine persistante, tumeurs, petites coupures ou déchirures, contusions peuvent mener à l’arrachage de plumes.
  • Altérations hormonales : un déficit d’hormones thyroïdiennes, corticosurrénales ou sexuelles est parfois associé à l’arrachage des plumes.
  • Comportement sexuel : il n’est pas rare de voir des Psittacidés s’arracher les plumes du ventre pour préparer l’incubation. On voit ce comportement particulier chez les Aras et Cacatoès. La frustration sexuelle d’un perroquet qui ne peut s’accoupler peut également provoquer chez lui ce syndrome.
  • Facteurs environnementaux : certains facteurs environnementaux irritent la peau; parmi eux, la fumée de cigarette, la fumée de cuisine et un taux faible d’humidité dans la pièce peuvent mener à l’arrachage des plumes.
  • Facteurs psychologiques : Les perroquets sont des animaux très intelligents qui ont besoin d’être stimulés mentalement. Dans la nature, les Psittacidés sont constamment en mouvement, la plupart du temps à la quête de nourriture. S’ils sont restreints à une cage sans le moindre stimulus, c’est comme enfermer un humain dans une cellule et peuvent manifester dans une telle situation des comportements névrotiques comme celui de s’arracher les plumes obsessionnellement. Cette pathologie apparaît souvent chez les gris du Gabon, les Aras et les Cacatoès (sujets au syndrome d’origine psychologique) et chez les Amazones et les Calopsittes (sujets au syndrome d’origine organique). Elle peut aussi se manifester lorsque se produit un événement important dans la maisonnée (naissance d’un enfant, arrivée d’un autre animal domestique, etc.), qui fait que l’attention du maître se détourne du perroquet, déclenchant en lui une jalousie qui se manifeste à travers cette mutilation. La disparition ou l’éloignement du maître peut également causer ce genre de réaction. Dans certains cas, le perroquet comprend que le fait de s’arracher les plumes attire l’attention du maître qui vient vers lui à chaque fois qu’il le fait, ce qui ne fait que renforcer ce comportement.

 

Diagnostic et traitement

Certains remèdes traditionnels sont prescrits pour traiter le syndrome de l’arrachage de plumes (port d’une collerette, vaporisation d’un produit désagréable sur les plumes, administration de tranquillisants); même si ça fonctionne dans certains cas, ils ne doivent pas être considérés comme une alternative, seule une enquête sur le mal-être de l’animal, qu’il soit de nature physique ou psychique(ou les deux), permettra d’établir le traitement le plus approprié. Si la pathologie est de nature physique, seuls des tests approfondis en clinique pourront le déterminer. Le syndrome de picage est toutefois plus complexe à traiter lorsqu’il est d’origine physique; le diagnostic repose parfois sur une simple intuition ou s’impose par élimination, en l’absence d’autres causes évidentes. Vous trouverez ci-après une liste de trucs et astuces pour contrer l’ennui et le mal-être du perroquet qui s’arrache les plumes :

  • Passer plus de temps avec votre perroquet en jouant avec lui, en lui donnant de la nourriture ou en lui parlant;
  • Laisser la télé ou la radio allumée lorsque le perroquet est seul;
  • Donner au perroquet des objets susceptibles de l’amuser et qui sont sécuritaires pour lui.
  • Cacher de la nourriture pour le tenir occupé pendant votre absence.
  • Placer la cage dans un endroit fréquenté de tous et à forte activité domestique.
  • Vaporiser l’animal d’eau tiède afin qu’il passe plus de temps à se lisser les plumes au lieu de les arracher.
  • Si vous optez pour la collerette, veillez à lui retirer de temps à autre pour procéder à son toilettage et observer le comportement de l’animal et sa réaction au traitement.

 

Il arrive que des traitements inaptes empirent l’état de l’animal, comme par exemple :

  • Présenter un compagnon au perroquet pour le distraire; cette méthode n’a du succès que dans le cas où le syndrome est dû à une frustration sexuelle; dans la plupart des autres cas, l’oiseau agressera le nouveau venu ou ce dernier apprendra lui aussi à s’arracher les plumes.
  • Appliquer sur le plumage une substance repoussante est inefficace et contribue à ajouter un stress supplémentaire au volatile et contribue à maintenir son plumage en mauvais état.
  • Gronder le perroquet lorsqu’il s’arrache les plumes ne fait qu’empirer le problème; ce que l’oiseau comprend c’est qu’il attire l’attention de son maître se faisant. Si vous souhaitez punir un perroquet pour un mauvais comportement, ignorez-le et éloignez-vous quelques minutes.

 

Voici des images de perroquets qui font du piquage. Ces images sont une gracieuseté du refuge: Sur les ailes de nos perroquets, et nous tenons à les en remercier. https://ailesdenosperroquets.com/

Goeth le gris du Congo
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Alicia la cacatoès Alba.
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Loulou la petite goffin
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Patof le petit goffin avec un collier pour empêcher l’automutilation. Lorsqu’on lui retire, il recommence de plus bel.
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All parrots have the habit of smoothing their feathers or those of their peers to keep them clean but also to express a social message. Conversely, feather plucking is more of a pathological condition in which the parrot pulls out its own feathers with its beak, thus preventing their normal development. In the most advanced cases, only the feathers on the head remain because the bird cannot reach them while the entire body is deprived of feathers. In the most serious cases, the parrot also inflicts quite significant skin damage, even going so far as to irreparably damage the follicles of its feathers, thus compromising any possibility of growth. This pathology is closely linked to living conditions in captivity. Given the importance of feathers for birds (thermoregulation, flight, protection of the skin), a parrot that self-mutils in this way would have very little chance of surviving in the wild. This simple observation is sufficient in itself to establish the psychological state of the parrot playing a role in this syndrome.

 

The main causes

Some species of Psittacids are more prone to pecking than others. Many parrots that pull out feathers are considered to suffer from pruritus because they are seen scratching or preening their feathers in a generally restricted area. The skin irritation that causes itching can have several origins:

 

  • Malnutrition: Vitamin A deficiency, excess fat or low calcium in the diet dry out the skin, which can lead to feather plucking. Hypovitaminosis A also promotes bacterial or mycotic dermatitis as well as other infections.
  • Internal diseases: many sick birds tend to pull out their feathers; this type of behavior has been observed during bacterial infections, verminoses, hemoparasitoses, ingestion of toxic substances.
  • External parasites: mites (particularly in Budgerigars) cause skin itching often leading to feather pulling.
  • Giardasis: this parasitic infection (particularly in Cockatiels) is linked to the removal of feathers due to an immune reaction of the body.
  • Skin infections: cases of feather pulling have been reported following viral skin infections (smallpox, herpes).
  • Other skin changes: skin cysts, broken and bloody feathers, persistent sheath, tumors, small cuts or tears, bruises can lead to feathers being pulled out.
  • Hormonal alterations: a deficiency of thyroid, adrenal cortex or sexual hormones is sometimes associated with feather plucking.
  • Sexual behavior: it is not uncommon to see Psittacids tearing their belly feathers to prepare for incubation. We see this particular behavior in Macaws and Cockatoos. The sexual frustration of a parrot that cannot mate can also cause this syndrome.
  • Environmental factors: certain environmental factors irritate the skin; among them, cigarette smoke, cooking smoke and low humidity in the room can lead to feather plucking.
  • Psychological factors: Parrots are very intelligent animals that need to be mentally stimulated. In the wild, Psittacids are constantly on the move, most of the time in search of food. If they are restricted to a cage without any stimulus, it is like locking a human in a cell and may exhibit neurotic behaviors in such a situation such as obsessive feather plucking. This pathology often appears in Gabon grays, Macaws and Cockatoos (subject to the syndrome of psychological origin) and in Amazons and Cockatiels (subject to the syndrome of organic origin). It can also manifest itself when an important event occurs in the household (birth of a child, arrival of another domestic animal, etc.), which causes the owner’s attention to turn away from the parrot, triggering in him a jealousy which manifests itself through this mutilation. The disappearance or removal of the master can also cause this type of reaction. In some cases, the parrot understands that plucking its feathers attracts the attention of the owner who comes towards it every time it does it, which only reinforces this behavior.

 

Diagnosis and treatment

Some traditional remedies are prescribed to treat feather plucking syndrome (wearing a collar, spraying an unpleasant product on the feathers, administering tranquilizers); even if it works in certain cases, they should not be considered as an alternative, only an investigation into the animal’s discomfort, whether of a physical or psychological nature (or both), will make it possible to establish the most appropriate treatment. If the pathology is physical in nature, only in-depth clinical tests can determine it. Pecking syndrome, however, is more complex to treat when it is of physical origin; the diagnosis is sometimes based on a simple intuition or is imposed by elimination, in the absence of other obvious causes. Below you will find a list of tips and tricks to counter the boredom and discomfort of the parrot that pulls its feathers:

  • Spend more time with your parrot by playing with it, giving it food or talking to it;
  • Leave the TV or radio on when the parrot is alone;
  • Give the parrot objects that will amuse it and that are safe for it.
  • Hide food to keep him busy while you’re gone.
  • Place the cage in a place frequented by everyone and with high domestic activity.
  • Spray the animal with warm water so it spends more time preening its feathers instead of plucking them out.
  • If you opt for the collar, be sure to remove it from time to time to groom it and observe the animal’s behavior and reaction to treatment.

It happens that inappropriate treatments worsen the condition of the animal, for example:

  • Introduce a companion to the parrot to distract it; this method is only successful if the syndrome is due to sexual frustration; in most other cases, the bird will attack the newcomer or the latter will also learn to pull out its feathers.
  • Applying a repellant substance to the plumage is ineffective and contributes to adding additional stress to the bird and contributes to maintaining its plumage in poor condition.
  • Scolding the parrot when it pulls out its feathers only makes the problem worse; what the bird understands is that it attracts the attention of its master by doing so. If you want to punish a parrot for bad behavior, ignore it and walk away for a few minutes.

Here are images of parrots with feather plucking. These images are courtesy of the shelter: Sur les ailes de nos perroquets, and we would like to thank them. https://ailesdenosperroquets.com/

Goeth, the gray of Congo
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Alicia, the cockatoo Alba.
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Loulou , the little goffin
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Patof the little goffin with a collar to prevent self-harm. When we take it away from him, he starts again
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